Quelques lectures qui ne m'ont pas laissé indifférent
(très petite sélection de mes quelques lectures)

2013

Justin Torres
"La vie animale "

La lecture de ce livre est un véritable basculement dans un univers littéraire « autre », une authentique rupture avec le paysage éditorial ambiant. Tant en ce qui concerne l’écriture, syncopée, haletante, stylo au poing comme on dit « caméra au poing » pour traquer au plus près l’étrange spectacle des êtres dans l’incroyable hypothèse qu’est une famille nucléaire, que dans le portrait de personnages plus qu’improbables et pourtant d’une familiarité absolue !

On sort soufflé de cette lecture, certain d’avoir lu un des livres les moins conventionnels de ces dernières années.

Léon-Marc Levy
sourcer : http://blogs.mediapart.fr/blog/leon-marc-levy/300112/la-famille-hypothese-improbable-vie-animale-justin-torres

Directeur de rédaction de "La Cause Littéraire"

 

2012
2011
2010

Fluide Glacial - HS - Spécial TV
"La fièvre des vidéo" Carlos Gimenez

Petit clin d'oeil à CDthècomanie... et à celle des autres

Winshluss & Cizo
"Monsieur Ferraille"

Le cynisme de nos sociétés modernes
http://www.lesrequinsmarteaux.org/article-4164046.html

Parmi les meilleures bande-dessinés que j'ai jamais lues. Un voyage dans l'histoire du dessin : tous les genres de la BD depuis le début du XXème siècle y sont représentés. Un propos proche de nos convictions : tout le cynisme de l'histoire occidentale y est malmenée & détournée avec beaucoup de talent. Il suffit de regarder cote à cote, la couverture et la 4ème.

cliquer pour zoomer

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Henrik Lange
"90 livres cultes à l'usage des personnes pressées"

Jubilatoire !
http://www.caetla.fr/spip.php?article45

Extraits : cliquer pour zoomer


fin d'une époque

 

il faut croire que j'achève une période de lectures assidues et nombreuses. Comme si j'avais eu du retard à rattraper.

Maintenant, c'est comme un retour aux vieilles pratiques.

Il est l'heure de retrouver les fondamentaux !!

... Les sujets de fond !

2009

Sébastien Gendron
"Le tri sélectif des ordures "

C’est jubilatoire, assez drôle
et parfois même un peu subversif.

Le personnage principal est tout naturellement un tueur à gages, et les ordures... ses victimes.
Les situations trouvent toujours une cohérence bluffante et amusante dans leur fantaisies les plus extravagantes (c’est bon, j’ai mis assez d’adjectifs ?).

Spéciale dédicace à la présidente de la Coordination des Associations de Riverains d'Usines d'Équarrissage (CARUE). La scène d'un équarrissage réalisé avec des outils pour le moins élémentaires devrait lui plaire : un couteau à pain, un mixer et un pauvre sanibroyeur en fin de vie.
Ah ! C'est de l'artisanal ! Pas de l'industriel !!
Petite précision, il s'agissait de faire discrètement disparaitre un corps humain dans un petit sac poubelle....

Un gage ? Normal, pour un tueur !

Maurice Attia
"Alger la noire "

ça calme !

La guerre d'Algérie sans consession pour ceux qui comme moi, aiment bien la narration du type polar : c'est à dire proche de la vie réelle des gens ordinaires.

C'était vraiment Une Vraie et Sale Guerre, ces Evénements !!
On a tous un proche qui a vécu ça, et qui nous l'a jamais vraiment raconté !

Henry James
"Le tour d'écrou"

Un chef d'oeuvre étouffant !

Je l'ai lu, il y a bien longtemps, et j'en garde un souvenir vivace... "Vivace", c'est un comble alors qu'il s'agit de fantômes... Enfin, c'est simplement suggéré. On n'en sait rien, ça pourrait être vrai.. ça pourrait être faut. Le fantastique rejoint le quotidien.

Le chef d'oeuvre d'Henry James

Alejandro Amenabar
"The Others "

C'est un film !

Dans "Les Autres", il ne s'agit pas que d'une simple histoire de maison hantée, c'est aussi une réécriture plus ou moins avouée du "Tour d’écrou" d’Henry James, dont Alejando Amenabar reprend littéralement le sujet.
C'est très réussi ; on retrouve cette sensation de claustrophobie. Par contre, film Hollywoodien oblige, l'adaptation est plus explicative que le roman (qui lui, ne donne aucune explication), mais ça ne dessert pas le film. Le scénario étant quand même différent du "Tour d'Ecrou"; et j'ai été surpris !

Mais, je suis naïf et innocent : j'étais quand même tombé dans le panneau du "Sixième Sens"

Jean-Pierre Levaray - Efix
"Putain d'usine"

L'enfer !!!

Tout sur l'aliénation au trav..., au boulot salarié.
J'ai pas mieux à dire.

C'est le lot de tout le monde... ou presque. Faut-il laissez faire ?
NON, NON et NON

Lisez le !
Lisez au moins la 4ème de couv'

Ceci dit, il est hallucinant d’apprendre que l'auteur n’avait toujours pas quitté l’usine (il n'a toujours pas quitté l'usine) !! Il y a de quoi s'interroger ? Pourquoi ?
Pourquoi reste-t-il, alors que lui, il a identifié le mal, il y a mit des mots, il a prit conscience ? Combien de temps pourra-t-il dénoncer ce milieu tout en y participant encore ? Cette « putain d’usine », qu’a-t-elle de si nécessaire ? Qu'est-ce qui nous est si cher qu'on en accepte le prix à payer ?
- C’est pour gagner sa croûte ? Seulement la croûte ? Ou bien est-ce pour le reste, le plus : le pavillon de campagne, la belle voiture, le congélateur, les jeux des enfants, les téléphones portables ?
- Ou alors, c’est encore après d’autres choses qu’on court : un rôle social, une place, une représentation sociale de l’emploi ancrée très profondément en nous, la crainte de s’exclure de la société ?


En gros, on termine le bouquin avec plus de questions qu’en le commençant. Le livre fait un diagnostique, et nous, à la fin, on se demande « Mais mince !! Qu’est-ce qui nous empêche de dire Merde, Basta, j’me casse ! Qu’est-ce qui nous empêche de jouer « l’an 1 de Gébé » ? On y tient tant que ça à se l’fabriquer nous mêm' not’ écran plat ? ». En fait, je ne sais pas, et j’aurais bien aimé y trouver un début de réponse.

Ce sont juste des questions. Pas des reproches. Loin de là !

Julien Prévieux
"Lettres de non-motivation"

La désaliénation au travail en s'amusant.
Excellent !

Julien Prévieux est un artiste qui a décidé de répondre à des offres d'emplois par des lettres de refus originales et pertinentes. Ce livre est le recueil et de quelques lettres et des rares réponses qu'il a reçues. Le 12 janvier 08, Zoé Varier l'a invité à "Nous-autres" de France Inter. Elle en parle très bien dans son introduction.

à écouter

ou à télécharger en mp3

Pour ma part, je retiens :
- son refus de faire de l'informatique parce qu'il "n'a rien fait de mal pour mériter celà".
- son incapacité physique d'aller travailler dans une entreprise alimentaire, car il est devenu obèse en mangeant ses produits.
- ou encore la lettre qu'il rédige en anticipant la même formulation que la lettre de refus type qu'il recevra en réponse.
- son engagement lorsqu'il dénonce la contradiction entre le message publicitaire d'une industrie de chimie et les pollutions qu'elle a provoquées. Pour le coup, il a eu une vraie réponse.

J'en aurais plein d'autres, tellement elles prennent toutes un sens profond et montre la violence du monde du travail salarié.

Autant s'en rendre compte pas soi-même en téléchargeant des extraits ou en lisant en ligne le livre en entier. Il faut vraiment y jeter un oeil !

Daniel Pennac
"Chagrin d'école"

Du même ordre que "Comme un roman".

"Chagrin d'école" n'est pas un roman. C'est un essai qui peut avoir les mêmes pouvoirs libérateurs, révélateurs et déculpabilisateurs que "Comme un roman" sur les mauvais-lecteurs (c'est en tout cas le cas de votre serviteur).

Pennac n'évoque pas autant sa propre scolarité que je l'avais imaginé. Il parle aussi beaucoup de son métier de prof en proposant un diagnostic éclairant du rôle de chacun ("le sentiment d'exclusion des majorités inquiètes", "l'enfant client", etc...).

A noter que cet essai a plus interrogé le prof Madelaine que l'ancien élève Stéphane. Mais, ce que je retiens surtout, c'est son plaidoyer anti-pub, anti-télé, anti-conso de la fin du roman (ça te surprends de ma part ?!?)

 

Hervé Bourhis
"Le petit livre rock"

La madeleine de Proust du rock.

"Sans jugement particulier, sans analyse fastidieuse ou pontifiante..." (Hugo Casavetti) ces petits bouts d'instants de bonheur dessinés sont parfois plus explicites que toutes les autres rétrospectives.

Un bel album de souvenirs* qui évoque d'abord notre propre vie, toute notre vie, bien au delà de la musique! C'est franchement réjouissant. C'est bien foutu. Les dessins sont très expressifs et les détails n'ont rien de détails.

Par exemple, lui aussi, il a du se plonger longuement dans la pochette du "Ziggy Stardust" de Bowie, car il a aussi été marqué par le "To be played at maximum volume" ah ah ah !

 

* Ce qui n'a aucun rapport avec la nostalgie.
Ni remord, ni regret, juste de bons ou mauvais "moments" qui nous appartiennent

Le prix Océane 2008



2008

Alaa El Aswany
"L'immeuble Yacoubian"

Cherche pas à comprendre pourquoi c'est là que j'en cause...
... mais c'est bien là !

T. Coraghessan Boyle
"América"

A lire absolument !
Cherche pas à comprendre pourquoi c'est là que je justifie...
... mais c'est bien là !

Jean Vautrin
"Le cri du peuple"

J'envie celui qui découvrira "le cri du peuple" par le roman.

Il se plongera dans un ouvrage au long cours bien plus efficace qu'un livre d'histoire pour percevoir les réalités de cette époque. S'il lit lentement, il pourrait presque le lire en temps réel – deux mois et quelques -. Le langage "charnue, complexe, populaire, nourrie d'archaïsmes, de parler régionaux, d'argots de faubourgs et de poésie", l'aidera à s'imprégner complètement de la Commune. La densité a un prix ; parfois, il sera perdu dans les envolées lyriques et les phrases à rallonge de Vautrin... mais c'était un peu le cas des personnages.. d'être perdus

Je recommande chaudement de découvrir "le cri du peuple" par le roman

 

Tardi
"Le cri du peuple"

J'envie celui qui découvrira "le cri du peuple" par la bande dessinée.

Il sera captivé par les destins croisés de ces personnages qui ont fait l'Histoire de la commune. Il sera bien aidé par les dessins et la mise en scène de Tardi, qui compensent les aléas d'une adaptation en BD, et qui ont presque la même force évocatrice de "C'était la guerre des tranchées". Il aura le plaisir de retrouver en partie la langue charnue de Vautrin, dans les dialogues extraits du roman notamment. Ceux qui remplacent la narration initiale sont moins réussis

Je recommande chaudement de découvrir "le cri du peuple" par la bande dessinée


J'envie celui qui découvrira "le cri du peuple" par le roman illustré.

Comme avec "voyage au bout de la nuit" de Céline, il jouira de la force du roman original et de celle des dessins de Tardi. Le must !

Je recommande chaudement de découvrir "le cri du peuple" par le roman illustré ... s'il sort un jour.

Yves Paccalet
"Sortie de secours" (2007)

Mise au point !?

S'il n'y avait qu'une chose pertinente à retenir de cet essais, ce serait :
"Le plus grand profit à tirer de la décroissance sera la paix.
Alors que la conclusion de la croissance sera d'une effroyable violence
"

"Sortie de secours" est une réponse, dans l'urgence, à "l'humanité disparaîtra..." tant décrié...(voir chronique plus bas sur cette page). Et c'est peut-être à cause de cette urgence que, sur la forme, Paccalet se perd trop souvent en digressions, citations et énumérations à n'en plus finir.

Sur le fond, Paccalet fait passer quelques messages importants sur la nature de l'homme, le fragile miracle de la vie sur terre et sur d'autres domaines plus contemporains tels que mai 68 et les liens entre le communisme et le capitalisme. Il n'insiste pas assez sur la dimension "bien-être" à gagner par la décroissance, mais ça n'empêche que

Je recommande chaudement la lecture complète du dernier chapitre
"Les Etats-Unis du monde".
Le reste peut se lire en diagonale

René Fallet
"Le beaujolais nouveau est arrivé" (1975)

Un vrai bonheur !
Que du bonheur pour les personnages principaux et surtout pour le lecteur.
Il y a du Audiard dans Fallet... ou plus assurément, l'inverse ! René Fallet, collaborateur du Canard Enchainé (en son temps) et complice de Brassens (idem), possède une plume aussi truculente, fleurie et un brin paillarde que le langage de Camadule, Poulouc, Captain Beaujol et Debedeux. Ces "décroissants" versant Beaujolais, s'engagent dans la voie de la simplicité volontaire :
"coincer la bulle quand tout s'agite".
Les écouter parler est un vrai bonheur ! En voilà "des qui savent prendre la vie du bon coté"*

Sur la forme, Fallet a presque inventé la sitcom avant l'heure. Et c'est autre chose qu'"Hélène et les garçons" !!!

Idéal à lire pendant de vraies vacances : vacances de travail, vacances de tourisme et de touristes, vacances de vitesses. D'ailleurs, il m'a été conseillé par mon compagnon de voyage bucolique pour illustrer ce dernier.

A lire aussi un très joli commentaire trouvé sur un site de vente par correspondance. Désolé pour la "pub".

* même si, je rassure ma maman, ce n'est pas exactement le mien. ;-)

Jonathan Coe
"Bienvenue au club"

Pas vraiment de commentaire à faire, car j'ai trop tardé à rédiger ma "fiche de lecture", mais je sais que j'aime la manière qu'ont les anglo-saxons de dépeindre les classes aisées de la société, en montrant leurs failles et leurs contradictions.

Joseph Connolly
"Vacances anglaise"

Pas vraiment de commentaire à faire, car j'ai trop tardé à rédiger ma "fiche de lecture", mais je sais que j'aime la manière qu'ont les anglo-saxons de dépeindre les classes aisées de la société, en montrant leurs failles et leurs contradictions.

Arnaldur Indridason
"La femme en vert"

Bien mieux que la "cité des Jarres" (que je ne conseille pas), ce polar est bien plus qu'une enquête policière. L'enquête est juste un prétexte pour relater un drame familial est plein d'humanité et de tendresse. Les personnages sont très attachants. Superbe.

Ian McEwan
"Samedi"

Quel samedi de merde pour le personnage principal !
Aux conséquences irréversibles !

Une illustration des affres de la vie contemporaine comme seuls les anglo-saxons savent le faire.... Et selon votre rythme de lecture, une chronique (presque) en temps réel ;-)). Une fin captivante malgré les longeurs du début.

Nicolas Ridoux
"La décroissance pour tous"
Paul Aries
"Le mésusage, essai sur l'hypercapitalisme"

Ces livres méritent bien un gros caractère.

- Un ouvrage de synthèse qui incarne toute la problématique de la décroissance, pour le premier. Très accessible.
- et le le génie de "l'évidence-que-personne-ne-voyait", pour l'autre. Très éclairant.

Pour en savoir plus.

Essentiels et à lire absolument

David McNeil
"Tangage et roulis"
Nick Flynn
"Encore une nuit de merde dans cette ville pourrie"

J'avais pris l'habitude de déguster mon demi verre de vin à chaque repas.
Puis les demis verres sont progressivement devenus plus nombreux et plus grands.
Ooooh, rien de bien grave. Rien de visible pour qui ne me connaissait pas.
Mais quand même, au bout d'un moment, la pente n'était plus trop la bonne. On peut imaginer ; odeurs, humeur incertaine, petits yeux, visage bouffi, joues rougies.
Un matin, mon miroir a été moins complaisant que d'habitude.
Faut croire qu'il a beaucoup d'influence sur moi, car j'ai été très vexé.
C'est marrant, non ?

Quel rapport avec ces romans ?

Aucun ou presque.

Le prix Océane 2007



2007

Philippe Manoeuvre
"Rock'n'roll : la discothèque idéale"

Disons le tout net, je ne suis pas fan du personnage Manoeuvre. Celui qu'on regarde avec ses lunettes noires, et celui qu'on écoute avec son langage caricatural du rocker.
Par contre, celui qu'on lis, le Manoeuvre journaliste écrivain a quand même du talent. Indépendamment des qualités objectives ce livres a des qualités affectives que je n'avais pas soupçonnées.
Les qualités objectives : il apporte de la nouveauté par rapport à tous les nombreux autres dicos du rock. Des anecdotes, ou des petits détails à la con. Tiens, par exemple : sais-tu pourquoi les faces B des vinyls commençaient toujours par le morceau qui a le plus gros son de basse ?
Les qualités affectives : ce livre se consulte comme l'album photos de la famille, il raconte notre propre vie. Nous aimons tous qu'un livre parle de nous, non ?
Ce livre, c'est la bibliothèque de Babel du rock, toutes nos histoires y sont.

Fred Vargas
"Debout les morts"

Je n'avais pas du tout aimé "Ceux qui vont mourir te saluent", je m'étais ennuyé, les personnages m'avaient ennuyé : trop typés, trop caricaturaux, trop...

Pour le coup, j'ai adoré "Debout les morts". Les personnages sont originaux et attachants. Il y a beaucoup de tendresse sous-jacente, et la fin est haletante.

Je le conseille vivement !!

Comme à son habitude (façon de parler, c'etait son 2ème roman), Fred Vargas n'implique toujours pas d'enfant.

Fluide Glacial
"Pas tout à fait 30 ans de courvertures"

Ah ! Mais quelle poilade !!!
Je n'avais pas conscience que les gars de Fluide étaient aussi drôles, et sans faiblir depuis 30 ans. Merci les gars !!!

Toi, le féru de détails, tu noteras :
- que contrairement à ce que prétend le tout petit
Larousse (Ah ! qu'il est petit, petit), le mot Umour ne prend pas de H (bien qu'une H serait plus commode pour se fendre la gueule). C'est quand même le métier de Fluide de faire de l'Umour, alors, c'est lui qui sait.
- que le logo de Fluide s'est stabilisé très tôt (à un cadre et une tête de i près).
- qu'au fur et à mesure les couvertures de sont chargées de symboles béotiens : chiffres à la signification mystique, animal rectangulaire et zébré, et une sorte de E tordu et barré à la place d'un F.

Nick de Ville
"Albums : création graphique et musique"

Attention, pour lire ce livre, il faut prévoir de la place !!
Il est impossible de l'ouvrir sans être tenté d'écouter les albums évoqués par l'extrait. Dès la page 80, j'étais submergé par les boites de cédés qui traînaient sur le clic-clac, le tapis, la table, partout.
En effet, ce très beau livre raconte l'histoire de la musique à travers les pochettes de disques. Vinyles d'abord, cédés ensuite. Passionnant. Ce n'est pas souvent qu'un livres sur la musique apporte vraiment quelque chose de nouveau.
Un des rares livres d'art que j'ai lu de A à Z, dans l'ordre et sans m'arrêter pour respirer (de toute façon, j'étais noyé sous les piles de disques)
Fan de musique et d'arts graphiques, ce livre est indispensable.

Thierry Crifo
"Paris parias"

Un auteur qui connaît très bien les Galériens de la vie, qui leur témoigne beaucoup de tendresse, et qui a le talent de la partager avec nous. Je l'aime beaucoup.

Par dessus, un zeste de "Child In Time" de Deep Purple ne gâche rien, bien au contraire.

Eric-Emmanuel Schmitt
"La part de l'autre"

Et si Hitler avait été reçu à son concours de peinture ?
C'est le point de départ de ce roman, mais ce n'est pas réellement son propos.
Eric-Emmanuel Schmitt s'interroge sur la manière dont les circonstances de la vie et nos choix influent sur notre destin, et révèlent "la part de l'autre" qui est en nous.
Un livre qui fait grandir !
J'ai découvert E.E. Schimtt avec "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran".
Depuis je ressens le besoin de découvrir encore plus cet auteur.

Martin Suter
"Small World"

J'ai oublié pourquoi j'ai aimé, ni-même de quoi ça parle.
Mais ce sont je suis sûr, c'est qu'il s'agit d'un roman inoubliable à lire absolument !!!

Eric-Emmanuel Schmitt
"trilogie : Milarepa - Monsieur Ibrahim... - Oscar ..."

Trois courts romans sur les trois religions monothéiste.
Très instructif, touchant, rempli d'émotion bienveillante.

Même s'il ne faut pas abuser de cet auteur, cette trilogie m'a donné envie d'en lire d'autres de lui.

Fédor Dostoïevski
"Crime et châtiment"

C'est parce que j'ai été profondément marqué par ce roman (en 2000) que je viens d'entamer "Les frères Karamazov".
"Crime et châtiment" est une expérience extraordinaire. Dosteivski prend le temps d'installer les personnages et les situations. De sorte que son roman nous imprègne lentement, profondemment et durablement. C'est fascinant.

Une lecture fiévreuse totalement conseillée en ces temps caniculaires de juillet 2006.

Fédor Dostoïevski
"Les frères Karamazov"

Impossible de résumer ce roman : j'en ai ni les compétences, ni la place.

Sur la forme : sûr que si Dostoïevski avait disposé d'un traitement de texte, "Les frères Karamazov" n'aurait jamais existé sous cet forme. Je n'ai pas l'impression que l'auteur soit souvent revenu en arrière. J'ai plutôt le sentiment qu'il a écrit son roman dans la foulée, sans vraiment chercher à l'épurer. Il avait assurément son plan dans la tête, mais ... et que je m'étends, et que je digresse, et que je me répète. Parfois, c'était un peu fastidieux (ma collègue de russe vient de m'apprendre qu'il dictait ses romans à sa secrétaire...)
Mais ça a ses avantages (cf "Crime et châtiment"), et pour développer toutes ses idées correctement, Fédor avait besoin de prendre son temps.

Sur le fond : autant son écriture date un peu, autant les sujets "philosophiques" abordés sont toujours d'actualité : place de la religion, questions sur la vie et la mort, évolution des sociétés modernes (culte du divertissement, suppression des limites, matérialisme et spiritualité, culpabilité, etc...).

C'est fascinant de réaliser, qu'un siècle avant, Dostoïevski a écrit à propos de notre époque. On se sent un peu ridicule de retrouver dans ses romans nos analyses qui nous paraissaient inédites. Pas facile de l'accuser de plagiat !

Jean-Marc Jancovici - Alain Grandjean
"Le plein s'il vous plait"

!!!!! A lire d'urgence !!!!!

L'écologie vue par les problèmes énergétiques. Bien sûr les auteurs n'évoquent pas la décroissance ou les dégâts psychologiques de la pub et des autres modes de conditionnement à la consommation
(donc à la croissance énergétique).
Mais, j'ai rarement lu un ouvrage qui me paraisse aussi rigoureux et convaincant de bout en bout. Je me servirai de leurs arguments.

PS : je me suis renseigné, ce livre a été vendu à 60 exemplaire dans le centre du Havre... (200 000 hab.) ... C'est pas gagné !

Yves Paccalet
"L'humanité disparaîtra, bon débarras !"

Un coup de gueule ! Un cri du coeur !
Un moment de clairvoyance et de sincérité ??
Les désillusions d'un humaniste !?

Les derniers chapitres de cet ouvrage totalement désespéré sont très convaincants.
Mais l'ensemble est quand même très (trop) pessimiste !!

A ne pas mettre en toutes le mains !
A prendre avec énormément de recul..

A lire maintenant, sa propre réponse à cet essai.

Jean-Pierre Andrevon
"Le Monde enfin"

Le Monde enfin ! Harmonieux.
Et l'espèce humaine qui n'est plus très nombreuse.
"Les cent prochaines années seront dures à passer, mais après ça ira mieux" (Arthur C. Clarke)

A part ça, impossible de ne pas rester marqué par le personnage de Princesse ? Son destin est conté avec un réalisme (et une tendresse) bouleversant.

René Barjavel
"Ravage"

Au même titre que "1984" d'Orwel, que "Fahreinheit 451" de Bradbury ou que "Le meilleur des mondes" de Huxley, c'est le moment de lire ou relire "Ravage" de Barjavel. Malheureusement, il parait bien plus d'actualité que "La nuit des temps".
Barjavel n'a pas attendu Jean-Pierre Andrevon (ci-contre) & Co pour anticiper le futur ... de plus en plus ... proche.

2006

John Irving
"Le monde selon Garp"

C'est en regardant tomber de mes mains un polar quelconque que j'ai repensé à Garp ! Irving sait raconter des histoires, avec un style rigoureux (lui !) qui nous accroche jusqu'à la fin. C'est en comparant que l'on prend parfois conscience des talents (et qu'on devient jaloux).
Il s'agit de la vie de Garp. Ce dernier devient écrivain : Irving réussi à placer sans son roman un autre de 50 pages écrit pas son propre personnage. La rupture de style et d'histoire pourrait donner envie de fermer le livre. Au contraire, nous revoilà partis pour un chapitre, et malheur à celui qui nous dérange !!

C'est par cette performance narrative que j'ai été marqué. Et pourtant, l'histoire loufoque et originale ne manque pas d'intérêt !

Russel Banks
"De beaux lendemains"

Un accident mortel. Un bus scolaire.
Des enfants ne survivent pas. Le village ne s'en remet pas.
Quatre personnages, concernés par cette catastrophe, racontent tout à tour leur propre vie vue à la lumière de ce drame. Il y a la conductrice du bus, un père inconsolable, un avocat et une jeune fille rescapée.

C'est un voyage au coeur de l'Amérique profonde. Cette Amérique qui me fascine tant et qui m'attire autant qu'elle me repousse. L'accident n'est qu'un prétexte pour tirer le portrait de ce pays : cynique, tendre, lucide et humain.
Moi qui ne sais pas écrire deux phrases sans faire d'erreur de style, j'ai encore été impressionné par la rigueur des écrivains américains (chacun des narrateurs a son propre style).
Quel talent !

Laurent Gaudé
"Le soleil des Scorta"

De la poésie, de celle que je comprends, de celle qui me transporte.
Il suffisait que je prenne le livre entre les mains pour sentir la chaleur du soleil sur ma peau et les odeurs de cette terre italienne.
Merveilleux !
Khaled Hosseini
"Les cerfs volants de Kaboul"

L'histoire de Afghanistan.
Une histoire d'amitié trahie, puis de rédemption.
Une histoire de classes sociales.
Une histoire de racines aussi.
Une histoire universelle, donc ! Passionnante !

Guilbert - Lefèvre - Lemercier
"Le photographe"

Emmanuel Guilbert raconte et dessine le premier voyage en Afghanistan de Didier Lefèvre où il suivait une mission de Médecins Sans Frontière.
Certaines photos qu'il a ramenées son insérées entres les dessins.
Les photos sont poignantes. Les visages sont bouleversants. La bande dessinée renforce l'impression d'être réellement en Afghanistan.
Beaucoup plus fort et plus réussi que le livre classique de témoignage écrit quelques années plus tôt par Didier Lefèvre...

Jean-Yves Ferri, Manu Larcenet
"Le retour à la terre"

L'excellent Larcenet et son complice Jean-Yves Ferri nous racontent avec beaucoup d'humour les péripéties de Manu et de sa chérie qui ont décidé de quitter la ville pour vivre dans la campagne.

- Pour eux, ce n'est pas si simple !
- Pour nous, c'est toujours drôle, parfois de mauvaise fois et souvent attendrissant

Agota Kristof
"Le grand cahier", "La preuve", "Le troisième mensonge"

Auteur unique, rare et précieuse !
Phrases courtes, mots justes.
Vérités d'une force extraordinaire.

Philip Roth
"La tache"

Un long roman un peu laborieux à lire !
Mais une fois passé les ... 200 premières pages, j'ai loué ma persévérance.
C'est certain que cette "tâche" laissera une jolie trace au plus profond de moi.

Jul
"Il faut tuer José Bové"

Jul parodie avec un humour corisif et réjouissant, les contradictions des gentils écolos et altermondialistes et des méchants capitalistes.

Et puis, rien que pour cette conversation entre le prisonnier Bové et ses compagnons de cellule :

- Et toi pourquoi ils t'ont mis en taule ?
- J'ai fauché des cartes de crédit.
- Moi, j'ai fauché des autoradios.
- Et toi José ?
- J'ai fauché du maïs.
- ... Ah les vaches
!

Jul
"La croisade s'amuse "

Un bon gag à presque chaque case.
Grosse poilade garantie !

Michel Houellebecq
"La possibilité d'une île"

Aucun style littéraire particulier, ni même soigné.
C'est juste que Houellebecq capte avec justesse l'air du temps.
Reste quelques phrases définitives, mais sans plus.

François Bégaudeau
"Un démocrate - Mick Jagger"

Saviez-vous que Mick Jagger est mort depuis 1969 ?
Bégaudeau vous le démontrera par A + B à travers son écriture serrée.
Impossible de ne pas rester absorbé par sa démonstration jusqu'à son terme.
"Être rock en 2005 ? C'est avoir lu ce livre !!"

Par contre, je viens de lire son dernier roman
"entre les murs"
C'est la chronique d'une classe de collège.
Très instructif, mais ça ne m'a pas passionné.

Thierry Crifo
"La balade de Kouski"

Une passionnante histoire d'amitié sur fond de pop-rock des années 60.
Un homme plaque tout pour aider un vieil ami, qu'il avait perdu de vue, à sauver une inconnue et son enfant.

Dennis Lehane
"Un dernier verre avant la guerre"...

Un grand auteur de polar.
Les enquêtes de Patrick Kenzie et Angie Gennaro sont, bien que violentes, franchement haletantes, attachantes et toujours drôles..

2005

Alex Robinson
"De mal en pis"

Un roman sous forme de BD et non l'inverse.
Plus de 300 pages de bonheur !
C'est l'histoire passionnante d'un trentenaire qui se construit.
Un travail de narration et de mise en images incroyable et extrêmement dynamique : la BD est au service de l'histoire. La BD est indispensable à l'histoire : il y a tant d'émotions et de sentiments qui passent par le dessin.

Un chef d'oeuvre du RD (Roman Dessiné)

Chris Ware
"Jimmy Corrigan"

Tout d'abord, un très bel objet.
Un dessin épuré, mais très soigné comme seuls les américains savent le faire.
Un dessin qui évoquent tant d'images de notre enfance.

C'est la vie de Jimmy Corrigan qui est racontée, là. C'est aussi un peu de la vie de Chris Ware, lui même. Des rapports difficiles qu'il a avec son enfance et son père.
Un roman pesant où le temps prend bizarrement une consistance palpable.

Nick Hornby
"Haute fidélité"

La bible des trentenaires fans de musique pop-rock.
La bible des trentenaires qui ont du mal à sortir de l'adolescence.
La bible de ceux qui rangent leurs disques dans l'ordre autobiographique et qui enregistrent des compilations à toutes les filles qui leur plaisent.
Un roman culte. Le roman définitif de Nick Hornby.

Hanif Kureishi
"Black album"

Londres.
L'histoire d'un étudiant d'origine afghane tiraillé entre les excès du mode de vie occidental et les excès de l'intégrisme musulman naissant.
Black Album, qui date des années 90, est considéré comme l'équivalent rock des Versets Sataniques. Quoiqu'il en soit, c'est un roman très marquant qui prend de plus en plus de sens avec le temps...

Henry James
"Le Menteur"

Dans cette nouvelle, Henry James sonde toujours aussi bien la nature humaine. On retrouve son style précieux et son univers mystérieux toujours un peu fantastique.

PS : mais quelle horrible couverture

Nadja
"Le menteur" d'après Henry James

Une adaptation réjouissante de "le menteur" d'Henry James. Une réussite.

Cette liste remonte à 2004 environ.